17 mai 1979. Le jour de ma naissance, mes parents étaient mariés depuis quelques années déjà, et je fus le premier enfant de la famille McKinley, mes parents sont des gens biens et aimants, je crois pouvoir dire qu’ils m’ont donné la meilleure des éducations, mais surtout ils n’ont jamais brimé mes rêves, ils m’ont toujours poussé à faire de mon mieux. Enfin, ma naissance ne fut que le commencement donc, j’avais encore beaucoup de choses à vivre avant d’être celui que je suis aujourd’hui.

17 mai 1989. L’année de mes dix ans, on peut dire que j’étais un gamin tout ce qu’il y a de plus heureux, je n’étais plus seul à la maison depuis bien des années, j’avais eu des frères et sœurs, et si ce n’est le fait que ma sœur soit bien la petite dernière de la famille, mes frères et moi étions très proches, comme si aucune différence d’âge ne nous séparait. Ce jour là nous fêtions mon anniversaire, je m’en rappellerais toute ma vie parce que c’est ce jour là que ma mère m’a offert un livre qui a changé ma vie, un bouquin relatant les aventures d’une homme prêt à tout pour devenir médecin. Je ne sais pas vraiment pourquoi l’histoire m’a touché, au point de me donner deux passions, l’une pour la littérature, ce livre marqua le début de ma passion pour celle-ci, mais aussi il me donna la vocation de devenir moi aussi médecin, je voyais à travers les mots que cet homme était prêt à tout pour aider les autres, et j’eu envi d’en faire de même.

6 septembre 1991. Mon entrée au collège, une étape importante tout de même, j’étais stressé, à un point… Mais surtout ce ne fut pas la période la plus heureuse de ma vie, déjà parce que c’était la première fois que j’étais séparé de mes frères et sœurs, d’habitude nous étions dans la même école. Enfin cela aurait pu mieux se passer si je ne m’étais pas renfermé sur moi-même, je n’aimais pas l’ambiance du collège, encore moins la manière dont les professeurs nous parlaient. Si bien que ma première année fut une catastrophe, je n’avais pas des notes terribles mais cela ne m’empêcha pas de me faire remonter les bretelles. Mon père m’a dis une chose que je n’oublierais jamais. « Peu importe ce que tu ressens. N’oublis jamais tes objectifs. » Il avait raison, et je mis son conseil en pratique après cette année là, depuis on peut dire que je vis en me focalisant sur ce que je veux, sans me soucier de me sentir bien ou non dans ce que j’entreprends.

décembre 1995. C’est cette année là que je suis entré au lycée, mais c’est aussi à cette époque que je suis tombé amoureux pour la première fois. Elle était en deuxième année, moi en première, mais lorsque je la vis pour la première fois j’ai compris que j’allais être amoureux de cette fille, quoi que je fasse, mais qu’elle ne me verrait jamais. Au début je restais dans mon coin, mais un jour elle me rentra dedans, j’étais déjà prêt à me prendre une réflexion et a sentir mon petit cœur de lycéen se briser. Mais au lieu de cela elle m’a simplement souris et s’est excusé. Loin de l’image de cet être supérieur que j’avais imaginé et qui quelque part me déplaisait, je me rendis compte qu’elle était adorable. C’est-ce jour là que j’ai décidé que je ne laisserais pas tomber. J’avais beau être en première année et n’avoir que seize ans j’avais déjà la carrure d’un adolescent de dix huit ans et je décidais de me servir de cela pour obtenir ce que je voulais.

janvier 1996. J’étais en deuxième année, cela faisait dix mois maintenant, depuis le début de cette deuxième année, que j’avais intégrer l’équipe de football du lycée. Cela n’était pas possible pour un élève de première année, et même si j’étais doué j’avais du attendre la deuxième année. Et maintenant c’était fais, je faisais parti de l’équipe, j’étais devenu un mec populaire, quaterback, j’étais le leader de mon équipe et qui plus est je sortais avec la plus jolie fille du lycée, cette même fille pour qui j’avais fais tout ça, pour qui j’avais gravi les échelons sociales. Madeline, son prénom, Made comme elle aimait qu’on l’appelle, j’étais toujours amoureux d’elle, bien que pas vraiment fidèle, malheureusement pour moi le fait de me retrouver au centre de l’attention m’avait quelque peu changer.

avril 1997. Dix huit ans, j’allais prendre mes dix huit ans très bientôt. J’avais des notes excellentes et autant dire qu’être bon élève et capitaine de l’équipe de football me conférait un statut très avantageux et la certitude d’entrer dans une très bonne fac dès la fin de l’année. J’avais un bel avenir devant moi, mais je n’étais pas pour autant très fier de mon comportement. Aux yeux des autres j’étais un gars bien, et j’étais loin de me prendre au sérieux, seulement j’étais devenu un petit con comme on dit, ou plutôt un mec qui avait une copine superbe et pourtant la trompait à la moindre occasion. Un soir pourtant je me fis avoir, j’étais toujours prudent, ne voulant pas rompre malgré mon incapacité à me contenter de Made, mais elle finit par s’en rendre compte, bien sur elle se doutait de quelque chose, mais le fait de me retrouver dans le lit d’une de ses amies le soir de notre deuxième anniversaire, fut sans doute ce qui la poussa avec violence à rompre avec moi. Un cœur brisé pour elle, et une bonne gifle et quelques insultes pour moi. C’est ce jour là que j’ai vraiment vu ce que j’étais devenu, autant dire que je ne me suis pas plu du tout.

septembre 1997. Mon entrée à la fac, j’avais finalement eu mon diplôme, une bourse pour la fac et j’avais été accepté dans une très bonne université en médecine. Ce dont j’avais toujours rêvé autrement dit. Seulement je ne voulais plus être celui que j’étais au lycée, du coup j’avais décidé d’éviter les tentations, je ne faisais pas parti d’une fraternité, et je ne le voulais pas, j’avais un petit appartement prés du campus, j’avais même pris un petit boulot à côté de mes heures de cours. Je faisais tout ce que je pouvais pour me tenir occupé, j’évitais les soirées alcoolisés, ce n’était pas mon truc de toute façon, quant aux filles, et bien il m’arrivait d’avoir des petites amies, mais cela ne durait jamais très longtemps. Je n’étais certainement pas prêt pour tout cela.

mai 1999. J’étais maintenant en deuxième année de médecine, autant dire que je ne m’étais jamais trompé, c’était fais pour moi tout simplement. J’avais même réussi à trouver un post d’aide soignant dans l’hôpital de la ville. Cela me permettait de voir l’intérieur d’un hôpital, mais surtout en observant les médecins d’en apprendre encore plus, de réaliser ce qui m’attendait, voir ce que j’allais vraiment faire de mes journées lorsque je serais diplômé, une telle expérience est incroyable et cela m’a surtout donné beaucoup plus de facilité que certains autres étudiants lorsque l’époque de l’internat arriva.

septembre 2000. Mon premier jour d’internat à l’hôpital. J’étais nerveux, bon sans doute pas autant que les autres, le fait de trouver une place de stagiaire l’année passé m’a tout de même donné une certaine expérience, et très franchement je ne suis pas certain que j’aurais survécu ici sans ça. Enfin, l’internat j’adore ça, c’est comme être un médecin mais en mieux, parce qu’on a pas les inconvénients, on ne nous laisse vraiment parler aux patients, on n’a pas à apporter les mauvaises nouvelles, et puis lorsqu’on est dépassé les infirmières sont là, et très franchement elles étaient adorables, quoi qu’il arrive elles nous aidaient, couvraient même certains étudiants lorsqu’ils faisaient des bêtises. On peut dire qu’à cette époque j’ai trouvé une deuxième famille, je me rappellerais toute ma vie de cette première année.

novembre 2001. J’ai bien cru que je l’avais tué. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Je ne roulais pas vite mais je ne l’ai pas vu. Je quittais tout juste une garde de quarante huit heures alors on peut surement me trouver des excuses. Je l’ai renversé et pourtant elle n’a rien eu, mais surtout elle m’a subjuguée. Je n’avais jamais ressenti ça, lorsque je suis descendu de ma voiture et que je l’ai vu j’ai bien cru que mon cœur s’était arrêté. Je n’ai pas perdu une seconde pourtant, je l’ai aidé à se relevé et l’ai emmené à l’hôpital, j’en sortais et pourtant personne ne fut étonné de me voir revenir. Je restais avec elle jusqu’à m’occuper moi-même de ses examens, pour m’assurer qu’elle n’avait rien. Elle était magnifique et je ne sais comment l’expliquer mais au moment ou je l’ai vu j’ai su. Et elle a accepté de diner avec moi, quand je pense que j’ai failli l’écraser et elle a accepté de diner avec moi, de me revoir.

juin 2007. Finis l’internat, finis les études, je suis diplômé ça y est. J’avais rêvé ce jour depuis que j’étais gosse, et très franchement il était arrivé trop vite, j’avais l’impression que c’était hier que j’étais entré à la fac de médecine, que c’était ce matin que j’avais commencé mon internat. Et pourtant je me tenais là mon diplôme à la main, ma famille autour de moi, mes parents. C’était sans aucun doute l’un des plus beau jour de ma vie, pas seulement à cause de mon diplôme, ou de la place de médecin qui m’attendait déjà, non ce fut l’un des plus beau jour de ma vie parce que ce soir là lorsque je suis rentré chez nous avec Shawn’ je lui ai demandé de m’épouser, et devinez quoi. Elle a dit oui !

avril 2008. Cela fait presque un an déjà, un an que nous sommes mariés. J’ai parfois du mal à réaliser. C’est un peu comme si tout cela était incroyablement naturel, et nous avons une chance folle quelque part, j’ai une chance folle de l’avoir trouvé. Mais surtout aujourd’hui nous sommes un couple unis, heureux et depuis quelques heures les heureux propriétaires d’une maison magnifique ici chez nous, dans notre nouveau foyer à Nosburya Beach. Tout ce dont j’aurais pu rêver, oui je l’avais. Ma femme, toujours prêt de moi, plus compréhensive qu’elle ne devrait parfois, une maison magnifique dans laquelle nous pourrions vivre. J’étais sans doute l’un des hommes les plus chanceux du monde, et le plus dingue c’est que j’en étais conscient.

juin 2009. Je ne sais pas trop comment mais j’ai la désagréable impression de manquer quelque chose. Ma vie est telle que je l’avais imaginé et j’en suis heureux bien sur. Seulement je ne suis plus très sur de ce que cela implique. J’ai l’impression parfois de passer trop de temps au travail, de négliger ce qui est vraiment important pour moi. Pourtant je n’arrive pas à changer cela, l’hôpital c’est important, mes patients sont importants, mais aujourd’hui j’ai vu mourir les parents d’une adolescente, et j’ai ressenti une colère comme je n’en avais jamais ressenti, sans doute parce que cette enfant m’a touché, je ne sais pas, mais ce n’est pas juste. A croire que la justice n’existe pas vraiment, ils sont morts et elle se retrouve sans ceux qu’elle aimait. Je n’imagine pas devoir faire face à une telle douleur, je ne le supporterais pas, perdre mes parents, mes frères et sœurs, ma femme… C’est trop pour moi, sans aucun doute, je ne peux l’imaginer et en rentrant ce soir je me suis promis de ne plus perdre une seule seconde en bagarre, en dispute, plus jamais.

janvier 2010. C’est la première, depuis que nous nous connaissons, depuis que nous sommes mariés, la première fois que j’ai l’impression de ne pas être proche de ma femme. Rien ne s’est jamais mis entre nous, nous avons toujours été franc l’un envers l’autre, et elle est là seule à qui je peux tout dire. Pourtant ce n’est plus le cas pour elle, j’ai cette impression qu’elle me cache quelque chose, comme si elle avait peur de la réaction que je pourrais avoir. Elle devrait pourtant savoir que je peux tout entendre, qu’elle peut tout me dire. J’ai peur que ce soit comme cela que tout commence, est-elle en train de se rendre compte qu’elle ne m’aime plus autant ? Ou peut être a-t-elle des doutes sur notre avenir, sur le fait que je ne sois pas assez présent pour elle quelques fois ? Je ne sais pas vraiment mais cela ne me plait pas, pas du tout.